dimanche 1 août 2010
Mes yeux voient une dernière fois cette terre que mon coeur verra à jamais
Day thirty – 31.07.2010
Ce matin, mon aventure prend fin. Les émotions des derniers jours, extrêmement nombreuses et intenses, me touchent plus que jamais. L’arrivée du retour que je n’arrive pas à envisager me plonge dans un vide par rapport au futur. Je réalise l’inépuisable richesse qui s’est offert à moi ce dernier mois et je doute alors de la réalité du passé. Tant de beauté, tant de merveilles, tant de découvertes, tant d’émotions, de sentiments.
Je crois que ce voyage n’a laissé aucune partie de moi intacte. En touchant, à chaque expérience, une partie différente de mon intérieur, la vie m’a fait douter, réfléchir, réagir, m’adapter et continuer. Elle m’a permis de m’élever afin d’observer la beauté infinie de la Nature, pour après me plonger dans l’océan des sentiments les plus profonds.
En me confrontant à mes habitudes, à mon propre mode de vie, elle m’a poussé à changer la source principale de réassurance de l’être humain. En me confrontant à la Nature, elle m’a démontré la médiocrité trop souvent oubliée des Hommes face à celle-ci. En me confrontant à une nouvelle société, elle m’a appris à écouter avant de penser, de voir avant de trancher. Elle a détruit mes préjugés pour y construire la réalité. Enfin, en me confrontant aux autres, elle m’a apporté les plus grandes surprises de la vie, les plus belles expériences. Elle m’a appris la beauté de l’amitié sincère et totale, tout en me rappelant que déception rime avec destruction, mais heureusement aussi avec exception.
Ces derniers jours, je dors très peu, voir pas. Je ne veux perdre aucune minute, aucune seconde. Je veux tout faire, tout voir, tout sentir, tout vivre. Le Festival de Carthage, le match de foot, aller à la plage avec les copains, je ne peux pas m’en lasser. La nuit, je me retrouve à apprendre un jeu de cartes tunisien, déambuler dans les couloirs endormi s de la résidence, discuter pendant des heures sans voir le sablier couler.
C’est ainsi que je passe mes derniers jours à Tunis. Perdue entre un futur que je n’arrive pas à réaliser et un passé qui ne semble pas réalité, je vis le présent. Chaque minute, chaque seconde. Une par une.
Ce matin, je prends le taxi. Il est 5h45 du matin. Mon ami et moi avons bavardé toute la nuit en finissant ma (j’avoue, mes) valises. Je suis encore enivrée par le présent qui ne se fond pas encore tout à fait dans le passé et le futur qui n’arrive pas encore. Tout va bien.
Toutefois, au fur et à mesure qu’avance le taxi en parcourant un chemin inconnu vers l’aéroport, je me rends compte de la réalité qui occupe maintenant le moment présent.
Petit à petit, mon cœur se serre, je sens comme un lourd nuage se former dans ma poitrine. Une fois mon billet d’embarquement en main, je réalise que celui-ci certifie mon retour en Belgique. Le nuage s’alourdit.
A présent, il pleut. Chaque seconde est un souvenir de remémoré. Chaque souvenir engendre la naissance d’une larme. Je ne peux m’en empêcher. Un voyage aussi magnifique aura touché toute ma personne. La Tunisie est un pays extraordinaire. Sa Nature est à couper le souffle. Sa population est gaie, chaleureuse, et très accueillante.
Mon cœur bat plus fort que jamais. Les larmes coulent, le cœur pleure, mais uniquement parce qu’il est trop chargé d’émotions. Ce soir, je serai en Belgique, alors que mon cœur est encore comblé par les émotions de ces derniers jours à Tunis.
Mon voyage se passe bien. Rien à redire. Je me ballade, moi, mes deux valises, mon sac et ma cage à oiseaux dans l’aéroport de Paris. Pas très pratique, mais si je m’assieds, je m’endors. Malgré le refus de mon cœur pour qui la peine est encore trop lourde, ma tête ne fait que se souvenir. Les scènes défilent. Je revois Tunis, mes amis, les gens, la vie. La vie, tout simplement.
Me voilà rentrée. L’odeur que je perçois en rentrant à la maison me rappelle celle que je retrouvais lors de nos retours en vacances pendant mon enfance. Oui, je reviens de loin. Mais moins en distance qu’en émotions.
J’ai fait voyager mon cœur, et lui m’a fait voyager encore plus en retour. J’ai découvert mille beautés infinies avec mes yeux, mais j’ai surtout rencontré mon cœur comme je ne l’ai jamais connu. La Tunisie m’a apporté beaucoup, énormément, infiniment.
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