dimanche 18 juillet 2010

46°C...

Day thirteen - 14.07.2010

La douce lueur de fin de journée s’attarde sur Tunis. Pendant quelques dizaines de minutes, je retrouve ce moment de la journée que j’apprécie tellement. Tout semble s’atténuer avec le coucher du soleil. La chaleur, le bruit, le mouvement incessant qui a rythmé la journée. Cette douceur trouve son reflet sur l’attitude même des gens. Sachant la fin de la journée arrivée, ils se laissent attendrir, se laissent cajoler par l’accalmie qui s’installe.

J’arrive à la résidence. Les escaliers, extérieurs, me donnent à l’entresol une vue magnifique sur Tunis. J’adore cet endroit de l’escalier. Il y a toujours une fine brise qui y passe. Ca peut paraître bête, mais quand on revient d’une longue balade dans la chaleur humide de Tunis, ça fait tellement de bien !

Aujourd’hui, je me suis rendue compte que je n’avais absolument aucune idée de ce qui se passait dans le monde. C’est si facile ici de se détacher pour se retrouver. C’est fou comme le changement nous confronte à notre propre réalité. En titillant notre vie, il nous dévoile nos habitudes, même celles que nous ignorions avoir. En nous soumettant à la difficulté, il met à l’épreuve notre sagacité. Ces derniers jours, j’ai oublié le monde extérieur pour observer les attitudes, les réactions, les coutumes, la vie. Sous tous ses angles. Captivée par cette nouvelle expérience, mon esprit a fait abstraction de la politique, de l’économie, du sport, tout ce qui touche au monde extérieur. Ainsi je me suis rendue compte aujourd’hui que j’ignorais complètement quel pays avait remporté la coupe du monde de foot. Non pas que ça m’intéresse outre mesure, mais c’est un exemple.

En revanche, je vis des expériences inoubliables. Chaque jour est une nouvelle aventure. Chaque jour est une nouvelle aventure qu’il me revient de construire. De toute pièce. J’aménage mon quotidien pour le rendre unique, pour le rendre légendaire. Toute expérience me confronte soit à la réalité, soit à moi-même. Toute nouveauté a pour effet de mettre en doute une partie de nous-mêmes. Chaque doute amène réflexion. Chaque réflexion amène à un travail sur soi-même. Ainsi, on change, on évolue, on s’enrichit.

La nuit est tombée. Une bouffée de bonheur m’envahit alors que les souvenirs de la soirée d’hier me reviennent en croquant dans une baqlawa. Les couloirs sont calmes ce soir. Le vent ne souffle pas. Quelques étoiles percent le ciel bleu-violet de Tunis. Des étudiants italiens entonnent au son d’une guitare une chanson qui leur rappelle leur patrie. Doucement, chacun rentre dans sa chambre. La nuit est tombée. Une aventure se conclut, mais l’épopée continue.

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