mardi 6 juillet 2010


Première excursion, le début (ou suite ?) des émerveillements

Day three - 4.07.2010

Je me suis toujours dit que les cartes postales étaient évidemment les meilleurs clichés que l’on pouvait avoir, car elles avaient pu être prises au moment idéal, avec le moins de monde possible, avec la lumière et le paysage idéal. Les photos étaient retouchées, les couleurs avivées ; bref, c’était toujours plus beau que la réalité.

Aujourd’hui j’ai acheté des cartes postales. Puis je suis allée à Carthage. Et je me suis rendue compte que la réalité vaut mille fois mieux que les cartes postales. J’ai donc pris le train, en me dirigeant vers la région au nord de Tunis. Après un voyage un peu (voir très, voir très très) serré, je débarque à la gare de Carthage Salambo. Je marche sur l’avenue Habib Bourguiba. De belles maisons blanches aux portes et volets bleus bordent la route. Je découvrirai ensuite que ces maisons décorent toute la ville. A chaque site que je visite, je m’immisce dans l’histoire, je la vis. Des guides s’improvisent, m’apprennent énormément. Des fours puniques (punique = phénicien+berbère) aux ports, de la cité romaine des thermes d’Antonin aux villas romaines, je parcours l’histoire. Fondée il y a 3000 ans par la princesse phénicienne Elyssa, la puissance carthaginoise rivalisa avec celle de la Grèce, puis de l’Empire romain qui mit un siècle pour en venir à bout. Caton l’Ancien (3 et 2ème s. av-JC) terminait tous ses discours par la formule « Delenda Carthago est » (=il faut détruire Carthage). Et elle le fut. On rasa tous les édifices et on stérilisa son sol avec du sel. Elle fut ensuite conquise par les arabes au 7ème siècle, avant d’être vite abandonnée au profit de Tunis.

Ainsi, j’ai parcouru 3000 ans d’histoire, ce qui est magique et certainement inoubliable.

Ce qui m’a étonnée à Carthage c’est de n’y trouver que très (très) peu de cafés et de restaurants. La ville semble être, malgré sa popularité, assez peu touristique. Aussi ai-je rencontré peu de touristes dans les rues, voir aucun. Ceux que j’ai vu arrivaient généralement en autobus aux sites archéologiques, se promenaient brièvement avec leur guide au sein de celui-ci, puis s’empressaient de reprendre le chemin du retour. Quel dommage ! Manquer le plaisir de déambuler dans des rues désertes, de rencontrer des personnes incroyablement accueillantes, de sentir les odeurs, de toucher la réalité de la ville, ou même de pouvoir admirer la beauté des petites ruelles avec leurs maisons blanches… !

Après avoir fait mille tours dans cette petite ville (en cherchant désespérément le Musée de Carthage, qui semble pourtant assez connu, mais m’est resté complètement inconnu), j’ai enfin décidé de me remettre sur le chemin du retour. Enivrée par tant de beauté, je sortais du conte pour retrouver la réalité.

Voilà comment ma journée se finit. Les pieds maltraités, mais le sourire dans le cœur.

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