Joyeux anniversaire
Day eight – 9.07.2010
Les minarets défilent, les uns après les autres. Hauts. Bas. Octogonaux. Carrés. Plein d’ornements, ou au contraire, très sobres. Chacun est unique, à l’image de son village. Je glisse vers l’inconnu. Les villages se font moins nombreux, plus petits. Au fur et à mesure que l’on s’éloigne viennent d’intercaler aux villages d’immenses étendues de champs d’oliviers. Au loin, la montagne les surveille. De temps en temps apparaissent dans le cadre que forme la fenêtre des troupeaux de moutons, suivis de près par leur berger. Des chèvres fouillent les tas de poubelles. La fenêtre du train se fond pour devenir, l’espace d’un voyage, le cadre de mes pensées. A chaque instant, il met en scène l’art de la vie, de la nature, sans cesse en mouvement.
Aujourd’hui, c’est mon anniversaire. Et je n’ai jamais, mais jamais, été traitée avec tant d’amabilité. Pourtant, personne ici ne savait que je fêtais quoi que ce soit. Cette journée s’est déroulée comme dans un rêve.
Aujourd’hui, j’ai pris le train à vapeur. Comme dans l’ancien temps. Son cliquetis berçait mes pensées, ses coups de klaxon rythmaient l’entreprise. Sillonnant des paysages merveilleux, il m’a doucement amenée à Nabeul, puis à Hammamet. Nabeul, petite ville à 17km de la célèbre station touristique Hammamet, est très agréable. La longue avenue Habib Bourguiba, bordée d’arbres au feuillage dense, nous amène calmement à la plage. Des calèches attendent au bord de la route qu’un promeneur se laisse tenter par la paresse. La petite plage bourdonne d’enfants avec leurs familles. Certains jouent au jokari, d’autres se reposent. Les enfants courent dans l’eau. Chacun trouve son plaisir. Les femmes restent entièrement vêtues, même pour se baigner. Elles me rappellent les clichés européens du début du siècle, avant que le maillot tel que nous le connaissons ne fasse son entrée sur scène.
A Hammamet, je reste fidèle à mon habitude : après une bonne heure de détours et de « paumage », je trouve enfin mon chemin. Rien ne me laisse alors le moindre soupçon des joies qui m’attendent. Ce soir, je serai traitée telle une princesse. Arrivée à l’hôtel, encore au comptoir, un serveur m’apporte un verre à champagne avec… une bonne limonade dedans (eh oui, faut pas rêver ! On est dans un pays musulman tout de même !). Monsieur prend mes bagages et me mène dans les couloirs labyrinthiques de l’hôtel. La porte de la chambre s’ouvre, et là, une véritable suite se dévoile : cuisine, salle de bain royale, salon, et un lit pour au moins 4 personnes ! Le luxe ! Je n’en reviens pas !
La surprise dans le cœur, je sors visiter la ville. La lueur de fin de journée impose le calme sur la ville pourtant encore pétillante de Hammamet. Et arrive alors l’apogée de ma journée : après quelques minutes de marche sur l’avenue Habib Bourguiba se dessine devant moi une magnifique plage de sable fin, déserte… A gauche, un château fort (la casbah) confronte la mer. A droite, le soleil, d’un rouge profond, se prépare à se coucher. Le bord de mer est parsemé de bateaux de pêche, renversés, leurs filets de pêche entassés à côté.
Je m’assieds sur la plage, j’enfonce mes orteils dans le sable. Que demander de plus ? Aujourd’hui, la vie m’a offert les plus beaux cadeaux du monde.
Là, assise dans le sable, le calme complet autour de moi, je pense à tous ceux que j’aime. Oui, ils sont là eux aussi, ils m’accompagnent. Le spectacle est trop beau pour ne pas le partager.
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