lundi 12 juillet 2010


Tous les moyens sont bons...

Day ten - 11.07.2010

Cinq kilomètres de remparts, dix entrées, 170 mosquées, 50 mausolées… Kairouan se profile comme une forteresse à l’horizon. Première ville sainte du Maghreb et quatrième au monde après La Mecque, Médine et Jérusalem, elle accueille en son sein la première mosquée de l’Occident : la Grande Mosquée, construite par Okba ibn Nafi, fondateur de la ville de Kairouan, en 680. Cette ville devint un lieu d’érudition qui draina des intellectuels de tout le monde arabe, avant de perdre son statut de capitale au profit de Mahdia au 9ème siècle.

Au centre de la médina, Bir Barrouta. C’est sans doute ce que j’ai trouvé de plus original de tout le voyage. Dans une petite pièce au plafond bas et ouverte que d’un côté, un énorme chameau tourne autour d’un puits profond de 20 mètres. Grâce à ce mouvement, qu’il effectue en continu à longueur de journée, de l’eau est puisée et ramenée à la surface. De l’eau fraîche, claire, et potable.

Aujourd’hui fut la journée des louages. Quand je dis aventure, je me rends compte que ce que je pensais être l’épopée du siècle n’en étais pas vraiment une. En effet, ce que j’imaginais comme un véritable cafouillis de voitures partant dans tous les sens et roulant comme des malades, s’est révélé être un système très bien organisé. Dans chaque station (une station par ville), les camionnettes sont rangées par ville de destination. Les chauffeurs sont accueillants, roulent tranquillement, et je n’ai jamais vu quelqu’un prendre les casse-vitesses avec autant de douceur ! J’étais impressionnée. Désireuse de goûter à tous les plaisirs du voyage, je partais avec l’idée d’essayer tous les moyens de transport. Le train pour tous les trajets jusqu’à Sousse, de là le métro jusqu’à Monastir puis Mahdia, le louage jusqu’à El Jem, Kairouan et finalement Tunis. C’est ainsi également que la visite de Kairouan se fera sur… une mobylette ! Eh oui, j’aurai tout essayé !

J’effectue en louage quatre trajets, pour un total de cinq heures et quart de route. Seul hic, ces camionnettes ne sont pas climatisées, et les gens ferment souvent les fenêtres pour ne pas avoir le vent qui leur souffle à la figure. Seulement voilà, sur le chemin vers Tunis, un thermomètre affiche… 40°… Pour couronner le tout, ma bouteille d’eau est vide. Naturellement c’est à ce moment là que défilent au bord de la route les publicités pour de l’eau ou des boissons rafraîchissantes… Je ferme les yeux. Une fois descendue de la camionnette, je me rue vers le premier vendeur d’eau. Rien n’est plus délicieux qu’une gorgée d’eau fraîche quand la chaleur nous accable.

Lentement, je rentre. Les rues de Tunis sont désertes. Je me remémore le voyage. Ce matin je suis allée à El Jem, voir le Colisée romain. Immense, il surplombe la ville de ses 36 mètres de haut et 427 mètres de circonférence. C’est impressionnant. Les touristes sont nombreux et se ruent vers l’entrée. Je décide de le contempler de dehors. Je reste là, une vingtaine de minutes, un jus de fraise à la main, à déguster le paysage que j’ai devant moi.

Tout au long de ce voyage, j’aurais parcouru toutes les émotions. De la joie intense du moment présent à la nostalgie du passé, de la tranquillité à l’excitation, du calme rassurant à la peur qui étouffe les entrailles. J’apprends tous les jours, à chaque instant. Et j’adore ça. On se sent tellement vivant quand on apprend. La vie est une succession imprévisible de bien et de mauvais. Sans cesse, elle nous met à l’épreuve. A nous de lui montrer notre détermination pour la vivre et en profiter.

Mais me voilà de retour à Tunis et à la réalité. A présent je m’en vais au pays des songes, revivre tous les moments forts de ce magnifique week-end.

2 commentaires:

  1. Quelle journée! C'est super bien écrit comme les précédentes!!!
    C'est super de vivre tout ça! Adelante!
    Gros bisous

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  2. non mais tu fais de l'autostop ou quoi?!

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