lundi 19 juillet 2010


Renaître chaque jour

Day fifteen – 16.07.2010


= 10h de bus. 1h30 de 4x4. 533km. 8,5L d’eau =

J’avoue ne pas savoir quoi raconter aujourd’hui. La vie est trop belle par sa diversité. Sa représentante la plus fidèle, la Nature, m’émerveille sans fin. Sans frontières, elle se dresse comme maîtresse de l’univers. Elle sème sa beauté partout, sans distinction. La Nature ne connaît ni race, ni argent. Juste, elle ne fait aucune distinction dans la répartition de sa beauté.

Ce matin, Tozeur représente un Van Gogh couleur sable. Cette ville, entièrement construite de petites briques jaunes agencées de manière à ressembler à une mosaïque ancienne, m’émerveille par sa beauté uniforme, par sa simplicité, son calme. A 20km de la médina se trouve l’oasis de Tozeur. L’image des trois palmiers au bord d’une petite étendue d’eau situés au milieu de l’infini de sable n’est qu’un mirage des dessins animés. Ici, 250 000 palmiers-dattiers prennent vie. Quel plus beau spectacle que de voir cette abondance de vie pousser au milieu de l’aridité inhospitalière du Sahara ?

Notre véritable mini Paris-Dakar en 4x4 nous fait découvrir la richesse de l’indigence du Sahara. Des dunes se dessinent partout alentour. Un souffle de vent et le paysage change. L’art de la nature est éphémère et changeant, mais reste à jamais fidèle à sa grâce.

Doux comme de la soie, le sable coule tel de la poudre d’or entre mes doigts. Si fin, il se faufile partout. Nous vivons perpétuellement couverts d’une fine couche d’or, un soupçon de la beauté immense du Sahara. C’est comme si la Nature voulait nous rappeler que nous aussi, nous vivons perpétuellement en communion avec elle, qu’elle nous accompagne, nous domine.

La sensation du sable qui file sous mes pieds nus perdure. Le ciel a enfilé son habit noir encre. Des étoiles naissent par milliers à l’horizon, bordent la silhouette lointaine des dunes, poussent pour venir remplir le ciel de gouttes d’or. Chaque étoile semble chercher à briller plus intensément que sa voisine. Elles palpitent, prennent vie. Une fine bande se dresse en toile de fond. Elle parcourt le ciel d’est en ouest. Ce fin nuage, ce semblant de lumière, c’est la voie lactée. Le ciel de nuit est plein de vie. Plus que jamais, il affiche son or, sa richesse, son éphémère beauté. Il reflète, maintenant plus que jamais, l’arme la plus puissante de l’être humain, sa vie.

Ici, la vie change de rythme, de couleurs, d’intensité, de musique. Le campement est tenu par un groupe de bédouins. Ces sédentaires à turban connaissent parfaitement les dangers et risques du désert. Toutefois, pleins de vie, une fois la nuit tombée, le couscous dégusté, ils entonnent pleins d’entrain des chants en arabe. La joie se voit sur leur visage, se lit dans leurs yeux. Ils chantent, ils dansent autour du feu, nous invitent à se joindre à eux.

Sous les étoiles, je me prépare à présent à fermer les yeux. J’entame doucement mon voyage du rêve qu’est cette réalité à la réalité que sera le rêve.


Ce soir, j’ai vu ma première étoile filante. Ce soir, je suis heureuse. La nature m’offre sans fin son spectacle. Je fais un vœu…

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