mardi 27 juillet 2010

Changer perpétuellement pour vivre intensément

Day twenty five – 26.07.2010


Derniers jours de cours, dernières révisions. Plus de temps à perdre, les examens approchent. Mais la Tunisie m’appelle à elle, rien à faire. Assoiffée, je cherche plus que jamais à m’accrocher à elle, à la retenir, à la vivre. Je veux vivre la Tunisie comme on vit une vie. Plus je sens le départ s’approcher plus je m’acharne, tel un enfant qui s’accroche aux jupons de sa mère à la maternelle.

Ce soir, je suis chargée d’une dose supplémentaire de bonheur. Le vent qui souffle furieusement sur Tunis depuis quelques jours nous apporte fraîcheur. Mon bonheur est géant. Pas vraiment explicable, il se résume à la vie. A la vie comme elle nous est offerte. A ce qu’il est possible d’en faire si nous prenons ne fut-ce que cinq minutes pour y réfléchir.

Pour vivre, il faut changer. Nos goûts, nos habitudes, nos préférences. La vie ne se résume pas au « j’aime ça », « je n’aime pas ça ». Qui se borne à cela limite sa vie dans tous les sens. Non. Vivre, c’est évoluer. Rien n’est éternel, rien n’est figé. C’est là le privilège de l’être humain. Nous avons la liberté de choisir, nous avons la liberté de changer. Vivre, c’est donner la chance à la vie de nous faire découvrir la nouveauté, de nous transformer, de bouleverser notre intérieur, de corriger, de peaufiner notre être. Chaque jour doit être une métamorphose. Pas complète, loin s’en faut, mais suffisante pour nous faire grandir.

Le jour prend fin à Tunis. Le soleil, fatigué d’avoir brillé toute la journée, perd de sa puissance, il roussit, s’adoucit ; finalement, il se couche. A l’opposé, la lune s’élève dans le ciel. A sa source, elle est d’un jaune vif, et semble être comme une lumière qui s’est détachée de la ville pour s’amplifier et briller dans un ciel prématurément obscur. Encore hésitante, cette lune côtoie les immeubles, caresse les toits. Figée, son mouvement est imperceptible.

J’oublie la lune l’espace de quelques heures. A mon retour, celle-ci, débarrassée de sa timidité, brille dignement dans toute la pureté de son voile blanc. Haute dans le ciel, elle n’observe plus Tunis d’en bas mais la surveille d’en haut.

Un coup d’œil, la lune est déjà hors de vue. Elle connaît sa beauté, elle se veut éphémère.

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